La campagne de vaccination contre la grippe se déroule depuis le 15 octobre 2024 et courra jusqu'au 31 janvier 2025. Trois mois et demi pour tenter de convaincre des Français de plus en plus récalcitrants. Car depuis 2009, la France connaît un recul continu de la couverture vaccinale contre la grippe.
Et l'épidémie de Covid 19 n'a pas arrangé les choses. Au contraire! De plus en plus de Français, notamment des personnes âgées, boudent désormais ce vaccin composé de virus inactivés. L’an dernier, lors de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, l’Assurance Maladie a invité plus de dix millions de personnes à se faire vacciner, dont près de huit sur dix avaient 65 ans et plus.
Mais sans grand succès. Conséquence : "la couverture vaccinale contre la grippe était estimée à 54 % chez les 65 ans et plus lors de la saison 2023-2024, soit une baisse de 2,2 points par rapport à la saison précédente et de 25,4 % chez les moins de 65 ans à risque de forme grave de grippe, soit une baisse de 6,2 points par rapport à la saison précédente", précise l'Assurance maladie.
La raison de ce désamour des Français à l'égard des vaccins? Beaucoup de rumeurs et de nombreuses idées préconçues. Une aberration dans le pays de Pasteur. Une réalité qui nécessite donc une mise au point pour distinguer le vrai du faux.
La composition des vaccins contre la grippe saisonnière est actualisée tous les ans car d’une année à l’autre, les virus qui circulent peuvent être différents. Ces vaccins sont dirigés contre les types de virus qui ont le plus circulé durant l’année précédente et qui sont donc susceptibles d’être présents lors de l’année suivante. Depuis 2018, ils contiennent quatre souches de virus grippaux (deux souches de type A et deux souches de type B) afin d'offrir une protection plus large que ceux disponibles auparavant et qui ne contenaient que trois souches de virus.
Il est pris en charge à 100% par l’Assurance maladie seulement pour les personnes de plus de 65 ans et pour celles qui souffrent d’une affection de longue durée (quel que soit leur âge), comme un diabète, une insuffisance respiratoire ou une maladie cardiovasculaire.
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Quand bien même elles seraient en pleine forme, les personnes de plus de 65 ans encourent plus de risques de complications et de décès si elles contractent la grippe. D'où l'intérêt de se faire vacciner. Certains malades chroniques doivent aussi bénéficier de cette vaccination sans attendre d'avoir 65 ans.
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Il est indispensable de faire cette vaccination chaque année car, à la différence des autres vaccins, sa composition est modifiée tous les ans en fonction de la mutation des virus.
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Environ quinze jours sont nécessaires pour que notre système immunitaire réagisse et que le vaccin joue pleinement son rôle protecteur contre la grippe. Le mieux est donc de se faire vacciner dès que possible ; d'autant que l'efficacité du vaccin couvre la période épidémique. Cependant si l'épidémie a commencé, il est toujours temps de se faire vacciner. La vaccination antigrippale ne protège toutefois que contre la grippe et pas contre les autres virus respiratoires, dont les symptômes sont parfois proches de ceux de la grippe.
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Le vaccin antigrippal est effectivement fabriqué à partir de virus grippaux. Mais il s’agit d’un vaccin inactivé, ne contenant que des morceaux de virus tué. Il ne peut donc pas générer la grippe. En outre, ces vaccins ont tous la même composition et ne contiennent pas d'adjuvant (à l'exception d'un vaccin, GRIPGUARD, indiqué chez les personnes âgées de 65 ans et plus). L'adjuvant permet de stimuler la réaction immunitaire.
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Comme tous les vaccins, le vaccin contre la grippe n’assure pas une protection à 100%. Il est tout de même efficace dans 60% à 80 % des cas. Même si elles attrapent la grippe, les personnes vaccinées ne souffriront pas d’une forme grave de la maladie. L’efficacité du vaccin dépend aussi de sa couverture : plus la population est vaccinée et moins le virus peut circuler. Si le vaccin ne constitue pas un rempart absolu, il reste le meilleur moyen de réduire les complications, les hospitalisations et les décès liés à la grippe. D’autres virus respiratoires (non prévenus par la vaccination antigrippale) circulent chaque hiver et peuvent entraîner des signes très proches de ceux de la grippe.
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Seules les personnes présentant une allergie avérée aux protéines d'œuf ne peuvent se faire vacciner.
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Il n’y a aucun lien entre le vaccin et cette maladie neurodégénérative.
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La consultation ne sera pas majorée d’un coût supplémentaire.